LEMOUZY: Multimesureur ERIC

Il y a quelques mois j'ai eu l'opportunité de vider un ancien atelier d'électronique...

Parmi les appareils de mesure se trouvait cet étrange contrôleur à aiguille :

Dsc 0142

Au départ cet appareil m'a paru bien complexe et sans grand intérêt et j'ai d'abord cherché à le vendre…

Personne n'étant vraiment intéressé j'ai alors décidé (par simple curiosité) de le regarder de plus près, et de rechercher de la documentation à son sujet !

Un appareil similaire est présent sur "doc-tsf" et j'ai pu y trouver 2 documentations intéressantes qui vont servir de point de départ à cet article !

En premier, la notice d'utilisation :

Multimesureur ericMultimesureur eric (4.71 Mo)

Et ici, un document plus ancien et plus technique expliquant le principe des mesures :

Multimesureur eric2Multimesureur eric2 (10.14 Mo)

Tout d'abord la marque : LEMOUZY.

On en a déjà parlé lors de la restauration d'un petit poste : ⇒ LEMOUZY 519

Paul Lemouzy a été un des plus grands constructeurs d'appareils de radio et vers les années 1960 il a créé une unité de fabrication d'appareils de mesure destinés aux laboratoires.

Cet appareil (conçu en 1958) en fait partie, ce qui explique une certaine complexité apparente pour un contrôleur destiné à mesurer des tensions, des intensités et des résistances.

Tout d'abord il est monté dans un grand coffret métallique avec une poignée sur le côté et des volets d'aération.

La façade fait 450 x 240 mm, profondeur 130 mm, le gros galvanomètre fait 170 x 170 mm, et les boutons 35 mm de diamètre : un sacré engin !

Voyons maintenant l'appareil de plus près :

Ce commutateur nous indique les calibres de mesures : Dsc 148

On est en présence d'un voltmètre, d'un µ-ampèremètre, et d'un ohmmètre !

Un commutateur de fonctions permet de choisir le type de mesure :

Dsc 155

À noter: l'appareil dans sa version de base ne mesure que des tensions (courant continu) et des résistances, pour la fonction µ ampèremètre il faut un boîtier extérieur comme on va le voir par la suite !

Un autre commutateur marqué "entrée" va sélectionner la prise que l'on va utiliser : Dsc 157

Les explications fournies ne sont pas très claires, mais j'ai cru comprendre que la position du haut permet de brancher dans la prise ronde en façade une sonde de mesure pour les tensions continues (que je n'ai pas).

Celle du milieu met l'entrée en court-circuit pour régler le zéro avec précision, et la position du bas active les bornes situées a gauche et permet de brancher des modules extérieurs pour des mesures très spécifiques.

Il existait pour cet appareil 5 boitiers de mesures référencés BR1 à BR5 :

BR1 : Pour les mesures de faibles variations de tension

BR2 : Opérer des intégrations analogiques

BR3 : Mesurer de très faibles intensités ou des isolements élevés.

BR4 : Mesurer le PH avec n'importe quelles électrodes de verre.

BR5 : Mesurer les capacités.

Moi, je n'ai pas tout compris !

On voit bien qu'il s'agit d'un vrai appareil de laboratoire !

Sur cette photo, les différentes prises : la prise ronde d'entrée est une prise "pro" introuvable de nos jours : il faudra la remplacer par un modèle plus courant (fiche "PL" ou fiche "N").

Dsc 0143

Le petit bouchon plastique au centre sert de source d'alimentation pour les modules extérieurs, et 2 autres boutons règlent le zéro et le tarage fond d'échelle en ohmmètre.

Enfin un autre commutateur est présent sur la partie centrale : il s'agit d'un multiplicateur-inverseur :

Dsc 150Cela permet d'inverser la polarité de la mesure en cours et de multiplier le calibre par 0,5 (diviser par 2).

Je n'en vois pas trop l'intérêt, mais bon !

On voit aussi un bouton marqué "Court-circuit" :

L'appareil comporte une "mémoire" basée sur la charge d'un (gros) condensateur qui garde affiché la dernière mesure et ce bouton sert à l'annuler.

Voilà, on a fait le tour de l'appareil, il reste le galva:

Dsc 156

De marque AOIP, il fait 1 mA à fond d'échelle et il occupe plus du tiers de la façade (170 x 170 mm).

2 échelles : Une de zéro à 100 pour les tensions et intensités et une échelle pour l'ohmmètre.

 

Allons maintenant voir l'intérieur de l'appareil :

16 vis à dévisser et l'ensemble se démonte :

en réalité tout est cablé derrière la façade.

Dsc 0167

Rien à redire coté fabrication : c'est fait pour durer.

Commutateurs en stéatite, résistances et condensateurs de précision, câblage en gros fil de cuivre plié en angle droit.Dsc 0158

À gauche l'alimentation : on voit le transfo et le condensateur de filtrage : il y a une légère trace de coulure, il faut prévoir de le changer ! Dsc 168

Les lampes sont regroupées sur un petit châssis : Dsc 0161

La valve EZ80 est entre les deux EF86, de l'autre côté la double triode 12AT7:

si elles sont montées ainsi, c'est pour obtenir rapidement un équilibre de température stabilisant une éventuelle dérive.

Sur la partie droite les plots de contact de la pile de l'ohmmètre, hélas très oxydés une pile de 4,5V ayant été "oubliée" à l'intérieur.Dsc 158

Le logement de la pile est à l'intérieur du coffret métallique : Dsc 173

On a fait le tour de l'appareil, restera maintenant à effectuer une bonne révision.

L'appareil a finalement été vendu à un ami qui va se charger de sa remise en état !

 

Date de dernière mise à jour : 11/11/2024

Ajouter un commentaire